La Paz ne figure pas parmi les plus belles villes de Bolivie, et pourtant sa situation géographique en fait un excellent point de chute pour les amateurs de randonnée. On trouve en effet autour de la capitale économique bolivienne quelques belles escapades, à commencer par celle autour de la laguna Tuni.
Loin du tumulte de La Paz, nous prenons rendez-vous avec la laguna Tuni et ses sublimes étendues d’eau que domine le cerro Condoriri. Première laguna et première vision irréelle. À peine avons-nous entamé la randonnée que nous sommes face à une immense retenue d’eau de près de 24 millions de mètres cubes. Il est à peine 10h, nous sommes debout depuis 5h30 et avons enchaîné téléphériques, truffi puis taxi ! Mais d’entrée de jeu, le paysage nous fait oublier ce fastidieux voyage. Cette première laguna aux abords du village de Tuni est d’une beauté à couper le souffle. L’eau paraît figée et le ciel bleu et le soleil brillant nous offrent un effet miroir fantastique. Deux barques sont amarrées, on les croirait en lévitation tant l’eau est claire. Nous longeons cette lagune alors que derrière nous le Huayna Potosi et ses 6088 mètres retient les nuages. Le sentier est plat et très accessible autour de cette superbe étendue d’eau. Quant aux montagnes qui nous entourent, elles sont absolument divines.
Rencontre avec une habitante de Tuni
Nous arrivons au deuxième lac, plus modeste certes mais à mesure que nous avançons les pics rocheux du Condoriri se rapprochent. Difficile de passer inaperçu quand on culmine à 5648 mètres ! Une pause photo et nous nous remettons en marche. Une poignée de minutes plus tard nous arrivons à hauteur de minuscules maisons en pierres qui jouxtent un enclos fait de pierres empilées à la va-vite. Quelques ânes y sont bien gardés, les deux pattes antérieures attachées par une courte corde. Une des trois femmes vient à notre rencontre. Curieuse tout autant que chaleureuse, elle nous demande où nous allons et d’où nous venons. Elle est vêtue d’habits traditionnels et curieuse comme tout. Elle ne doit pas être habituée à voir passer beaucoup de touristes et s’intéresse beaucoup à nous. Son sourire et sa gentillesse sont sincères. Cette dernière est absorbée par ma GoPro et me demande ce que c’est sans la lâcher des yeux. Quand je lui lui réponds que c’est une caméra, elle n’en revient pas.
Tuni et ses lamas
Alors que nous nous rapprochons doucement du cerro Condoriri, nous croisons un groupe de lamas composé d’une quarantaine d’individus. L’un d’eux sort du lot, nous le baptisons « Sergio ». Ce lama noir et blanc a hérité d’une dentition approximative et d’une coupe de cheveux « au poil ». Je visse mon téléobjectif pour faire quelques photos portrait de notre ami camélidé au sourire ravageur. Son brushing est impeccable et Sergio se laisse photographier sans sourciller. Les jeunes lamas sont encore plus curieux et n’hésitent pas à s’approcher. Mais leurs aînés les rappellent vite à l’ordre.
Rencontre avec les pêcheurs de Tuni
Nous laissons paitre tranquillement nos amis lamas qui, il faut l’avouer, jouissent d’un cadre extraordinaire. Nous continuons notre marche en longeant le ruisseau. L’eau est tellement limpide qu’on peut y voir les poissons les plus petits sans le moindre effort. Des pêcheurs tentent leur chance. Le premier muni d’un bâton remue l’eau et les fonds afin de déloger les poissons. En aval, son acolyte tend un filet. Le résultat n’est pas vraiment probant mais la rencontre fort sympathique ! On rigole bien.
La Laguna Kauan Khota et le Condoriri
Jusqu’à présent, la randonnée avait été très facile. Mais au moment de prendre un peu de hauteur, ça se complique. À 4500 mètres d’altitude l’oxygène se fait plus rare. Nous avançons donc doucement et au bout, la récompense est bel et bien là. Une superbe cascade se dresse devant nous. Encore un effort et nous sommes à la hauteur de la lagune Kauan Khota. Nous nous saisissons de nos couverts pour une pause déjeuner hors du commun. La vue est exquise. Nul restaurant ne peut se vanter d’avoir un tel panorama et à une telle altitude. Cette lagune est splendide et on distingue une petite cascade au-dessus d’elle, dont les eaux proviennent directement des sommets glacés du Condoriri. Nul doute que cette randonnée valait le déplacement.
À La Paz, prenez le téléphérique rouge jusqu’à son terminal à El Alto. Prix : 3 Bs
Prenez ensuite la correspondance au téléphérique bleue jusqu’à la 3ème station Jacha’a Quatchu (l’avant dernière). Prix : 3 Bs
Allez à pied jusqu’au Terminal interprovincial de bus
Prenez un truffi direction Sorata et descendez à Patamanta. Prix : 10 Bs
Enfin prenez un taxi et après 45 minutes de chemin de terre et de pierres vous arrivez à Tuni. Prix : 120 Bs A/R.
Marchez vers la grande antenne et c’est parti pour en prendre plein les yeux.
Dans le prochain article, Travelando vous embarque pour trois jours de trek à 4900 mètres d’altitude dans les montagnes tropicales de Bolivie…
Il a dû être compliqué de ne pas ramener un lama dans vos valises 😉😉😉
😀 Compliqué oui et non ! Ils sont magnifiques c’est évident, mais si on enlève le décor qui va derrière ça n’aurait pas la même saveur. Et puis de toute façon ils ne se laissent pas approcher comme ça les lamas/alpagas. Et ils seraient bien malheureux en ville les pauvres !
Les paysages de ouf! C’est vrai que je n’ai jamais entendu trop de louanges sur La Paz, mais on m’avait aussi caché cette perle apparemment! Rien que pour ça, ça vaut le coup de venir y faire un tour, c’est juste magnifique. Vivement que je découvre l’Amérique du Sud dis donc :D!
Merci Clémentine ! Oui ces paysages sont extraordinaires, mais attention ce n’est pas tout près de la Paz non plus 🙂 Mais même avec 3h de transport, ça vaut vraiment le coup. Quitte à y rester dormir, on aurait peut-être dû faire ça tellement c’est idyllique et loin de tout.
Ahah merci pour ce bel article avec ces décors à couper le souffle. Pour un peu, on voudrait bien se transformer en lama. Hormis peut-être la dentition !!!
Ahaha ! 😀 C’est une remarque pertinente Marieke ! En effet ils ont des conditions de vie pas désagréables, mais pas sûr qu’ils s’en rendent seulement compte 🙂
On a été chanceux avec cette météo, et cette rencontre avec les lamas dans ces paysages incroyables. Mais j’aimerais rencontrer un jour des gorilles comme vous avez pu le faire, ça doit être tellement impressionnant et riche en émotions. J’en rêve !